Que peut-on savoir ?

euler« Téléphone mobile et santé : l’étude Cosmos donne rendez-vous en 2040 »

Je me pince pour savoir si j’ai bien lu ce titre.
Je relis ce paragraphe qui me semble tout autant improbable:

Mais nous n’allons pas tarder à en savoir un peu plus. Il suffit d’attendre un peu, 2030 au plus tôt, 2040 au plus tard. Pilotée par l’Imperial College of London, l’étude Cosmos (Cohort Study Mobile Communications) vient d’être lancée et suit désormais 250.000 adultes, de 18 à 69 ans, dans cinq pays, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.


Et ce paragraphe

[…] à 1,15 le risque de développer un gliome chez les utilisateurs réguliers et à 1,96 pour les utilisateurs intensifs. Mais en Allemagne, ces risques sont respectivement de 0,98 à 2,20, soit une augmentation de 125% ! En revanche, au Royaume-Uni, le risque paraît moins élevé chez les utilisateurs intensifs : 0,90 contre 0,94 chez les utilisateurs réguliers. Outre-Manche, le mobile protègerait du gliome…

Quand j’ai embrassé la filière scientifique, j’avais été séduit par la logique impeccable des sciences pures, par les modèles mécaniques dont on connaissait la marge d’erreur, et par la beauté des formules qui condensaient dans leur kabbale une certaine magie du monde.

Il y avait cette fabuleuse science qui de Descartes à Newton, révélait les propriétés de la lumière et des corps. Il y avait aussi cette science ingrate que je n’aimais pas tant elle me semblait pleine de constantes arbitraires, j’ai nommé la thermodynamique. Heureusement, cette science typiquement XIXème, plus « industrielle » que « poétique », se dissipa au contact des sciences merveilleusement absurdes apportées par le XXème siècle: quantique et relativité. Planck et Einstein.

Aujourd’hui ? Théorie de l’information, théorie des systèmes et du chaos, théorie des cordes…, la science des dernières décennies a su renouer avec la philosophie dont elle était fille.

Quant à ce ramassis de statistiques mentionnées ci-dessus, où l’on nous dit, avec humour certes, que les ondes provoquent plus ou moins de cancer selon qu’on parle anglais ou français, voilà bien le fond du gouffre. Après cela, allez expliquer au grand public que le climat change… Est-ce de la science ?

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement disait un certain Boileau. Désormais, la médecine et la santé en général se réduisent aux statistiques… dont on sait pertinemment que c’est le payeur qui interprète le résultat.

Je lis aussi que le responsable des eaux minérales Nestlé Waters peut fournir des études qui démontrent que l’empreinte carbone de l’eau en bouteille est comparable à celle de l’eau du robinet.

Que les choses soient de plus en plus complexes, c’est indéniable. La pensée analytique est-elle à bout de souffle ? Ne serait-ce pas plutôt la paresse intellectuelle qui prend le dessus en disant que l’on va observer des milliers de personnes pendant 25 ans pour connaître l’impact sanitaire d’un gadget utilisé par des centaines de millions d’individus ?

Paresse intellectuelle mais agitation administrative et protocolaire. Croissance !

Franchement, rendez-vous en 2040. Je sais pas pourquoi mais je sens que les résultats de cette brillante étude vont passer aux oubliettes…

PS: pour ceux qui ne connaissent pas la formule sur la casquette, je précise que c’est une des plus belles qui soit ! La formule d’Euler a le bon goût de réunir tout : l’exponentiel e, l’imaginaire i, le mystérieux pi, l’addition, l’unité, l’égalité, … tout ceci pour du néant !


Commentaires

3 réponses à “Que peut-on savoir ?”

  1. Je ne comprends pas l’intérêt de cet article. Vous dites que vous êtes scientifique mais je pense que vous vous situez dans la partie « ingiéneurie » de la science relative aux mathématiques et à la chimie physique qui constitue des sciences exactes. Je vous rappelle qu’en matière de santé, le domaine concerné correspond à la biologie qui ne constitue pas une science exacte !!! Je suis professionnelle de santé et je vous informe que les étiologies des cancers sont multifactorielles la plupart du temps, donc la cause est difficile à déterminer. D’autre part, l’organisme humain possède des systèmes de défense et de réparation qui retarde le processus de cancérogenèse jusqu’à que ces derniers soient dépassés d’où le diagnostic de cancer. De ce fait, en l’absence de données avérées sur les causes d’un cancer (cf. amiante pour le cancer de la plèvre) ou de mécanismes, il n’est pas possible d’établir un lien entre un élément et un cancer mise à part l’observation des population et l’évaluation via des études épidémiologiques DE BONNE QUALITE…

  2. qulques fautes d’orthographe grammaire sont présentes et je m’en excuse…

  3. Avatar de Baptiste
    Baptiste

    Bonjour Nono,

    J’espère que vous n’avez pas mésinterprété l’article. Il ne s’agit pas de dire que la biologie est une fausse science sous prétexte qu’elle n’est pas exacte. je vise plutôt la tendance générale des publications scientifiques à accumuler des résultats peu tangibles à savoir ce que vous évoquez: observation des populations et études épidémiologiques.

    Mais peut-être que votre mise en majuscule « De Bonne qualité » résume ma pensée.

    Tapez « favorise le cancer » dans google ou dans un moteur de recherche propre à une revue scientifique, vous aurez tout et son contraire.

    Tenez, test à l’instant improvisé, je viens de faire le test avec « bière favorise cancer » et « bière diminue le risque de cancer »…

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