Baptiste RABOURDIN

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Étiquette : entreprendre

Hélas le crédit coopératif…

Quoi de plus normal pour une coopérative que d’avoir son compte dans une banque coopérative ?

Pour ceux qui ne le savent pas, question éthique, il y a de sacrées différences parmi les banques. Le classement est fait par Les Amis de la Terre et en gros il y a les rouges (BNP, Sociégé Générale, Crédit Agricole), les orange (Banque Populaire, Banque postale, Crédit Mutuel) et les verts (Crédit Coopératif, La Nef).

A eco-SAPIENS, nous avons fait le choix d’être dans la banque la plus éthique qui soit et qui s’appelle La Nef. Transparent, innovant, engagé… on en parlé ici et .

Pour être précis, La Nef n’est pas (encore) autonome et dépend en partie du Crédit Coopératif (deuxième du classement) banque qui appartient au groupe BPCE (Banque Populaire x Caisse d’Epargne). On ne va pas rentrer dans les détails mais gardons à l’esprit que eco-SAPIENS est à La Nef et que notre interlocuteur est Crédit Coopératif. On a un chéquier Nef, un Rib Nef mais concrètemet, le service en ligne (espace client en ligne, facturation etc…) c’est le Crédit Coopératif.

Cet hermaphrodisme bancaire est un serpent de mer car parfois le Crédit Coopératif ne joue pas le jeu de son protégé. C’est une relation de « Je t’aime moi non plus » assez palpable quand on va à une AG de la Nef. Et ca frise parfois la trahison quand par exemple vous venez pour ouvrir un compte Nef et que votre interlocuteur vous oriente vers une offre Crédit Coop (c’est du vécu).

Mais La Nef a (avait) besoin du Crédit Coop techniquement parlant. Et le Crédit Coop a besoin de La Nef pour… pour je ne sais pas pourquoi en fait !

Ma petite embrouille avec Crédit Coop Marseille

Passé ce préambule un peu rébarbatif pour le non-initié, venons-en à une histoire pas très plaisante à expliquer. Nous sommes nombreux dans l’entrepreneuriat social à trouver que le Crédit Coop est en-dessous de tout. Que ce soit pour du perso (prêt immobilier, ouverture de compte…) ou du pro (prêt, pénalités abusives, ouverture de compte…) combien d’histoires ai-je entendu de la part d’amis et partenaires qui nous font tous conclure : « Quel dommage ! » Des gens convaincus, motivés, prêts à payer plus, quittent le Crédit Coopératif tellement le service est défaillant.

J’ai bien conscience qu’en disant du mal de mon « partenaire » bancaire, je prends un risque. Mais les lecteurs assidus de ce blog savent que ce genre de libération de la parole ne me fait pas peur. J’aime à citer ce vers de Rimbaud dans Une saison en enfer :  « Moi je suis intact et ca m’est égal… »

Comprenons-nous bien. Je souhaite de tout mon coeur que les acteurs au service de l’écologie, de la coopération, de la solidarité soient unis. Mais ce n’est pas une révélation que de dire que le monde de l’ESS connaît des guegueres et des rancunes. Par exemple la loi Hamon avait un peu crispé les tenants du « statut » (économie sociale) face à l’arrivée des « agréments »  (entrepreneuriat social).

Bref, rappelons une évidence. Je n’ai aucun plaisir à taper sur une aussi respectable institution. Le monde coopératif ne serait pas ce qu’il est sanc cette banque. Mais on a le droit de promouvoir le système social français tout en pointant les dysfonctionnements de l’URSSAF non ? Si !

L’exercice est pénible mais il va bien falloir que j’explique mon problème actuel avec le Crédit Coopératif. J’espère que cela incitera d’autres témoignages à l’instar de la dizaine reçue dans l’heure où j’ai posté sur Facebook mon désagrément.

Facilité de caisse… que c’est ?

Le point de départ c’est que notre SCOP est donc à LaNef/CréditCoopératif depuis 10 ans. On doit être dans la catégorie « client insipide » dans la mesure où nous n’avons jamais fait de prêt. Tout a démarré avec un capital collecté par nos magnifiques sociétaires réunis en SEP (du crowdfunding avant l’heure !). En 10 ans donc rien à signaler… Je n’ai jamais eu quelqu’un de La Nef. Et un coup de fil de courtoisie par an du Crédit Coop.

En 2012, nous avons sollicité le Crédit Coopératif pour une facilité de caisse à hauteur de 5 000 euros. Comme cela se pratique souvent, il nous a été naturellement demandé des justificatifs d’encaissements à venir. En l’occurence, il s’agissait d’un retard dans le paiement d’une subvention régionale liée à un programme d’emploi tremplin. Bref, du classique de gestion de trésorerie puisque 3 mois plus tard le compte redevenait positif. Pour longtemps.

Cette facilité est renouvelée automatiquement chaque année et se manifeste par un prélèvement appelé « Frais étude dossier ». Je ne vous cache pas qu’en réalité il n’y a pas d’étude réalisée. Mais cela arrange tout le monde. Le Crédit Coopératif prend quelques sous et nous, nous savons qu’en cas de tréso tendue, nous pouvons compter sur cette facilité.

En 2016, j’avais observé que malgré ce concours bancaire, quand le compte flirtait sous le zéro, les virements décaissés étaient surtaxées. J’avais passé le temps qu’il faut (6 mois, vingt emails) mais au final, tout est rentré dans l’ordre. Mis bout à bout, cela représentait environ 400 €. Ca devenait un peu ridicule car ce concours bancaire me coûtait :

  • un fixe de 100 € pour l' »étude de dossier » annuel.
  • des agios liés au plus fort découvert (normal)
  • des frais d’intervention (8,50 € par opération). Ceux qui m’ont été remboursés donc.

Bout à bout, cette facilité me revient bien plus cher qu’un emprunt mais nous n’avons pas d’emprunt à faire, juste une trésorerie soumise aux saisonnalités.

Février 2018, je vois passer le prélèvement « Etude Frais dossier ». Qui est passé à 150 € alors que trois mois plus tôt, le directeur d’agence m’avait écrit « Les frais de renouvellement en 2018 seront donc à nouveau de 102,50 € comme les années précédentes. » Mais bon, les frais bancaires ca peut augmenter.

Mars 2018, je reçois un coup de fil de mon « nouveau » chargé de compte. Ca change quasiment tous les ans, le chargé de compte. Et de toute façon je l’ai ai une fois par an au téléphone. Il me demande le dernier bilan. Simple formalité, je suis habitué. Je lui envoie, lui présente en quelques phrases notre activité tout ca tout ca. La pluie le beau temps.

Le lendemain, je reçois un accusé de réception (jamais bon signe…) et je découvre avec incompréhension le message suivant : « Le Crédit Coopératif n’a pas convenance à maintenir le concours court-terme. Vous avez 60 jours pour être en mode créditeur« .

Techniquement parlant, le Crédit Coopératif est en tort mais ne le sait pas… encore. Il pense être sur un concours à durée indéterminée auquel cas leur demande aurait pu être justifiée (mais en fait non, pas le temps de rentrer dans les détails). Aussi je leur réponds immédiatement qu’il s’agit d’une facilité annuelle (et je leur mets les verbatim des prédécesseurs montrant bien le caractère à durée déterminée).

Bon surtout, je leur signale que c’est carrément moyen niveau professionalisme. Le gars t’appelle, échange des banalités, raccroche, lit le document que tu lui as envoyé, puis, au lieu de te rappeler, décide d’envoyer un courrier avec recommandé.

On a fini par s’entretenir quelques jours plus tard et le chargé de compte s’explique : « Bah votre bilan il est pas terrible ! »

Oui je sais… il est pas terrible.

Mais bon on ne fait pas des instruments financiers sur le passé, plutôt sur les perspectives. Vous voudriez pas connaître mon plan futur ? Ou alors vous n’êtes pas banquier…

J’ai d’autres détails très croustillants sur les échanges depuis. Mais j’ai peur de perdre le lecteur. Au final, j’ai donc tenté de rassurer l’agence. Ils m’ont baladé en prétextant que ca allait passer en commission régionale, puis que non, enfin que oui si je signe une caution personnelle solidaire (sic). Et aussi qu’au Crédit Coop, les facilités de caisse se font toujours à l’oral (pratique !).

J’avoue avoir pété un câble quand la veille de la deadline, une employée m’a envoyé penaude un mail pour me dire de remplir une fiche sur mon patrimoine. Oui… on me demande de signer un truc avec mon patrimoine pour en échange, un engagement oral de la banque pour prolonger la facilité de caisse. Jusqu’à quand ? Tout à l’oral. J’ai fait confirmer plusieurs fois ce protocole à mon chargé de compte. Je n’en reviens toujours pas.

Donc voilà, les 60 jours sont révolus. Un prélèvement de loyer vient d’être rejeté. Sympa. Le compte est à – 500 euros et sera largement positif cet été. Pas de souci… Je l’ai expliqué et démontré. Je pourrais signer le papier ou avancer l’argent pour avoir la paix.

Sauf que je suis un peu têtu… et sûr de mon droit.

Me voici donc parti sur une saisie du service réclamation. J’ai prévenu l’agence qui acte cela et fait donc partir mon cas au service contentieux. Il semble que ce soit facturé 350 € (cf brochure).

Petit résumé : Chaque année depuis 7 ans, mon seul lien avec le Crédit Coopératif est un prélèvement pour concours bancaire et un coup de fil de courtoisie. Subitement, après avoir renouvelé ce concours en 2018, ils décident dans la foulée de l’annuler. Coup double. Tu prélèves 150 euros pour un service que tu annules 15 jours plus tard. Puis tu fais payer des frais indus et au final des frais de contentieux…

Cela pose la question du rôle non pas des banques… mais des hommes qui font la banque et qu’on appelle « banquiers ».

Au final, le plus déconcertant, c’est la sensation d’avoir en face des hommes qui exécutent des clauses algorithmiques. Un peu comme la fameuse règle des 3% qui fait paniquer tous les Etats… alors que rien ne justifie un tel seuil

Je reconnais volontiers qu’eco-SAPIENS n’est pas un client « intéressant » pour le Crédit Coop. Mais bon, on verse nos 600 € annuel sans mobiliser personne. Bref, on n’est pas intéressant mais on n’est pas encombrant.

Enfin maintenant… si.

En conclusion

Je n’ai rien à régler de particulier avec le Crédit Coopératif. Cette situation m’attriste comme elle en a attristé des dizaines d’autres que je connais. Et donc des centaines d’autres que je ne connais pas. J’ai vraiment envie que le monde coopératif puisse faire confiance à la banque qui porte ce joli nom de « coopératif ».

Si vous avez un témoignage, je suis preneur.

Je n’ai qu’un seul objectif. Que quelqu’un du Crédit Coop lise avec sincérité ce témoignage, appuie sur le même bouton que chaque année et que chacun puisse passer à autre chose. Par exemple en ce qui me concerne…. la promotion de l’éco-consommation, de la transition écologique pour l’énergie et la multiplication de tiers-lieux en coopérative.

MàJ du 18/06/2018 : Après avoir adressé emails, sollicitations en messagerie instantannée, appels et courriers, je suis toujours sans nouvelle.

J’ai décidé d’avoir d’autres combats dans ma vie…

C’est ce qu’il m’a répondu, Philippe, quand je lui demandais malicieusement comment on faisait pour attaquer en justice l’URSSAF.

C’est que ce jour là, je fulminais réellement. C’est facile et de bon ton de rouspéter contre une administration sourde et insensée. Tout le monde a en tête le fameux « laisser-passer A38 de la maison qui rend fou » dans le dessin animé « Les Douze Travaux d’Asterix ».

Donc oui c’est frustrant, pénible et chronophage (parfois même coûteux !) de vouloir faire des démarches correctement.

Le truc classique, c’est de ne pas rentrer dans les cases. Autant vous dire qu’en SCOP (société coopérative) on ne rentre JAMAIS dans les cases de l’administration.

Le plus difficile c’est la question du « dirigeant salarié ». Car oui, dans une SCOP, le gérant n’est qu’un salarié qui « prend le mandat de gérant lors d’une élection à l’Assemblée Générale. » Or, pour l’administration (URSSAF surtout) il existe deux régimes en principe exclusif : le salarié et le gérant. Beaucoup d’amis entrepreneurs, mais non coopérateurs, relèvent donc du régime du RSI (Régimme Social des Indépendants).

chauve-sourisIl existe à l’heure actuelle un flou artistique sur le statut du gérant coopératif qui n’est pas sans rappeler la fable de La Fontaine « La Chauve-Souris et les Deux Belettes » :

Je suis Oiseau : voyez mes ailes ;
[…] Je suis Souris : vivent les Rats ;

TESE et le Labyrinthe du Monstre…

Michael Fiodorov
Michael Fiodorov

En Juillet dernier, eco-SAPIENS a fait le choix de changer de comptable et d’aller vers un « défricheur », à savoir le premier cabinet d’expertise-comptable en SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif).

Sur les conseils de Finacoop, nous avons décidé de passer sur un dispositif gratuit et simplifiant proposé par l’URSSAF. Un dispositif pour les TPE, innovant, prometteur… et sous-utilisé. Quand on a découvert ce truc, on se pinçait ! Enfin une interface où l’on peut déclarer simplement les salaires, avoir les bordereaux de cotisations, les bulletins de paie et même le prélèvement.

J’ai donc entamé la procédure, pas forcément triviale à implémenter mais au final, grâce au concours d’une opératrice conciliante, j’ai sorti tout comme il faut.

Et quelques jours plus tard… tout s’effondre…

Suite à l’étude de votre dossier, je constate en effet à l’Insee que vous êtes en SCOP.
Je vous informe que cette particularité ne peut pas être gérée au sein du service Tese.
C’est pourquoi vous devez impérativement procéder à vos déclarations en dehors du dispositif Tese.
J’ai procédé ce jour à la suppression du volet social de Juillet 2016, et demandé la radiation de votre compte auprès de votre Urssaf.

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Saurez-vous immobiliser le point noir ?

Je sais pas si vous réalisez la violence du propos. Je supprime le passé, je t’interdis le service et même je te coupe de l’URSSAF. Parce que là oui on rentre en mode Asterix, à savoir qu’un simple dispositif URSSAF a carrément réussi à indiquer à l’URSSAF que la société était radiée !

Si vous comprenez pas, je vous propose la métaphore suivante :

  1. Vous allez à La Poste pour expédier un colis,
  2. Vous remplissez le bordereau
  3. L’agent vous sourit et vous prend le colis
  4. Une semaine plus tard il vous demande si vous êtes du village.
  5. Vous lui dites que oui mais que vous habitez chez un ami. Il trouve que c’est bizarre, vous rend le colis, vous dit que vous ne pourrez pas l’envoyer à ce bureau et vous explique que vous ne pourrez plus en envoyer car il a déclaré que votre signature ne serait pas reconnue par La Poste en général.

Désolé pour la bizarrerie de cette métaphore mais je ne trouve pas plus bijectif tellement la situation est absurde. Absurde car rien n’explique que le TESE soit dans l’incapacité de gérer les particularités liées aux SCOP. Car :

  1. De particularités sur les fiches de paie et cotisation, il n’y en pas
  2. Il y a déjà plein de SCOP qui utilisent le TESE…

Saisir le Minotaure par les cornes

fienteOui il y a des coopératives qui sont depuis longtemps sur le TESE mais pour ne pas leur causer d’ennui, on ne va pas les mentionner. Il s’agit donc de discrimination et le sujet me paraît sérieux. Mon interlocutrice ne voulant entendre aucun des arguments, j’ai voulu tenter l’aventure ! Est-ce que l’on peut affronter l’URSSAF ?

Bah ca n’a pas l’air simple. Le seul truc que j’ai vu c’est de saisir, la Commission des Règlements à l’Amiable. J’aime bien ce terme « amiable » car c’est mon état d’esprit. Je n’ai pas de rancœur et je préfère plutôt avoir un échange sincère et constructif. ne serait-ce que pour ouvrir la voie à d’autres coopératives plus tard.

Je vous laisse deviner la réponse de cette Commission à mon courrier : pas de réponse bien sûr !

En fait c’est un peu normal car ma requête doit être inédite; en général les litiges avec l’URSSAF concernent la partie cotisations (évaluation, pénalités etc.)

Un petit bras de fer va donc commencer. Un appel à témoignage d’autres SCOP et SCIC a été lancé par la Confédération Générale des SCOP/SCIC. Et nul doute que le « choc de simplification administrative« , promis en 2013, et dans le quel figure le point Répondre aux obligations comptables, fiscales et sociales, nul doute donc qu’il sera mis en oeuvre dans ce contexte.

Mais je vous laisse, la planète se déglingue, la biodiversité se meurt et les inégalités s’accroissent… j’ai décidé d’avoir plein d’autres combats !

Pour en savoir plus : voir le billet de Finacoop :  Le TESE,  interdit aux SCIC et aux SCOP

Voyage au pays des arnaques

lego-arc-triompheA chaque fois que je reçois un spam je me demande toujours qui sont les personnes qui « se font avoir » et qui contribuent malgré eux à cette industrie de l’ombre, polluant nos vies… et nos serveurs.

Car c’est statistique. Si les spams, le phishing et autres entourloupes sont toujours présentes en 2015, c’est que les spameurs rentrent dans leur frais. Pour 10 000 envois, il suffit d’un gogo pour les convaincre de poursuivre leur funeste activité.

Coluche disait « quand on pense qu’il suffirait de ne pas acheter pour que ça ne se vende pas« . Eh bien sur Internet c’est la même chose : quand on pense qu’il suffirait de ne jamais cliquer pour que toutes nos boites mails soient plus légères.

Continue reading « Voyage au pays des arnaques »

500 ans après, Magellan finit son tour du monde

Mercredi, Montreuil, « il pleut doucement sur la ville » comme écrivait Verlaine citant Rimbaud. Je parviens au toit d’un immeuble industriel en bordure d’autoroute. L’édifice des années 70 s’appelle MoZiNor (Montreuil Zone Industriel Nord) et il va falloir mettre la fiche wikipedia à jour car le dernier étage, appelé lot 38, comme dans un roman de Thomas Pynchon, n’abrite plus d’ateliers d’artistes.

Sébastien et Katie m’accueillent dans leur atelier. Ils ont entièrement rénové le lieu. Méconnaissable. Nous sommes à l’Atelier Magellan où les artistes ont laissé place aux saveurs épicées et chocolatées.

J’avais prévu de passer une petite heure, comprendre leur aventure, découvrir leur secret et les dessous de leur succès. Une épicerie, un atelier bio, équitable, solidaire avec des saveurs venus du monde entier et maintenant ils couvent le projet d’une boulangerie spécialisée dans les « intolérances » (sans gluten, sans lactose) en SCOP… je crois pouvoir affirmer que si vous voulez retrouver de l’espoir dans l’humain, partager un thé tout là-haut en contemplant la tour Eiffel ici et les bois franciliens là-bas, vous êtes au bon endroit.

J’avais prévu une heure. Nous avons discuté quatre heures avec passion. Si certaines entreprises s’adonnent au story telling qui sert le plus souvent à cacher une réalité peu reluisante, Sébastien et Katie Magellan (ils sont frères et soeurs) révèlent que le nom de Magellan n’est pas une marque… C’est leur nom de famille !

D’origine portugaise, ils sont nés en France mais font partie de cette grande famille liée au célèbre explorateur, premier homme à avoir fait le tour du monde. Les plus précis diront qu’en réalité, Fernand de Magellan n’a pas fini sa boucle puisqu’il est mort aux Philippines. Qu’importe, ce nom est resté, même pour un détroit et deux galaxies. C’est pas rien !

500 ans après donc, l’expédition continue ! Forte d’une famille nombreuse, l’équipe parvient à s’atteler dans le soutien de producteurs à travers le monde en nous ramenant, par bateau, des épices, thés, cafés et cacao en bio/équitable. Dernièrement, ils se sont mis dans la transformation; ils ont le « laboratoire » (avec des éléments récupérés à la vente aux enchères du Ritz s’il vous plaît !) et peuvent même prétendre au titre, plutôt rare, de chocolatier (à ne pas confondre avec les couverturiers).

Quand ils racontent leur début, la petite boutique à Versailles, l’entrepôt au port de Conflans-Sainte-Honorine, et maintenant donc le lot 38 de Mozinor qu’ils ont retapé des mois entiers, on se dit qu’il y a certainement un mécène ou un banquier derrière tout cela. Et la réponse est non ! Du réseau amical, de l’abnégation et bien sûr beaucoup beaucoup beaucoup d’énergie.

Leur dernier projet, encore plus fou, consiste à soutenir la petite dernière dans un projet d’entreprise d’insertion, destinée à former et valoriser le travail des femmes dans le milieu très machiste de la boulangerie !

La SCOP du Pain de la Liberté, c’est aussi avec un agriculteur et des céréales locales ! C’est le complete combo ! Et c’est même pas pour rentrer dans les cases d’un quelconque appel à projet ou ligne subventionnable.

C’est une histoire encore plus simple, plus évidente. Katie et Sébastien ont deux sœurs, qui sont intolérantes au gluten et au lactose. Phénomène d’ailleurs de plus en plus fréquent dans nos sociétés et encore mal diagnostiqué.

Et faire du pain sans gluten c’est tout un art.

Alors elles ont décidé monter leur propre boulangerie sans gluten (sachant qu’elles ont déjà une formation en boulangerie) et il ne leur manque « que » le four. L’agriculteur, le lieu, les clients… tout ca est déjà en place.

Bon vous me voyez venir… Pour acheter le four, direction le crowdfunding. Et je dois dire que nous sommes fiers à eco-SAPIENS d’être mentor d’un si beau projet, avec un si beau nom.

Ca s’appelle « Le pain de la liberté » , ce qui est fortuitement le titre d’un roman dont l’histoire semble se confondre, involontairement, avec celle de cette aventure boulangère ! Il y a des signes…

L’intolérance au gluten concerne de plus en plus de monde et parfois on n’en a même pas conscience. Des diététiciens recommandent carrément des régimes sans gluten car cette protéine est suspectée de causer de nombreuses maladies. Bref, vous êtes peut-être intolérant, à plus ou moins haut degré, et vous ne le savez pas.

Allez, si vous aimez le pain et si vous aimez la liberté alors vous pouvez contribuer au Pain de la liberté dès maintenant !

Dans l’arrière-cuisine des fonds de pension

Il paraît que deux choses seulement gouvernent le monde : l’argent et l’amour.

L’amour c’est beau et cela inspire aux hommes et aux femmes de nobles sentiments, et même des odes, des aubades, des sérénades, des romans poignants et des films à budget titaniquesque.

Alors que l’argent est sale, qu’il inspire aux hommes et aux femmes des réflexes reptiliens flattant leur égo, leur soif de pouvoir et stimule leur rivalité.

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A propos de Noteo, Shopwise et OpenFoodFacts

Venez ! Je vous fais entrer dans les coulisses. Je profite de la sortie d’une application prometteuse, Noteo, pour ressortir un brouillon que j’avais écrit à l’époque suite à mes rencontres avec deux autres initiatives similaires, à savoir Shopwise et OpenFoodFacts.
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Le pigeon a-t-il encore de la magnétite dans la tête ?

On croit bien connaître les pigeons tant ils nous côtoient tous les jours. Il est l’un des rares animaux sauvages à pouvoir être approché de très près sans déguerpir. Par contre, il est insaisissable, prenant son envol au moment même où il semblait à portée.
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Soyons gourdes toute notre vie

Qui n’a pas encore son Gobi ?

A l’instar du smartphone qui répond au besoin fondamental qu’est la communication avec son voisin (« as-tu acheté le pain », « J’arrive dans une minute « , « regarde cette photo du chat trop lol « , voici la gourde du futur pour répondre à un autre besoin bien plus fondamental : la soif.
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La conférence eco-SAPIENS avec Dominique Bourg et Sébastien Kopp

Comme promis, voici le compte rendu de notre conférence du 3 Décembre autour de la question « Y a-t-il un business model dans la décroissance ? »

Conférence est un bien grand mot puisque l’idée était bien de profiter de la convivialité et de la simplicité du lieu (l’Equitable Café à Marseille) pour pouvoir discuter décontracté.
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